
Matinée de formation continue en psychothérapie

« Les aléas du contretransfert : le meilleur des
serviteurs et le pire des maîtres»
par Bernard Reith
Argument
L’écoute du contretransfert est une ressource précieuse pour saisir la dynamique inconsciente de la séance psychanalytique. C’est vrai notamment quand l’analyste est affecté par des dynamiques clivées et peu symbolisées. Clivage, troubles de la représentation et agir allant souvent ensemble, l’analyste peut se trouver impliqué dans des actings mutuels inconscients, souvent chroniques, qui entravent le travail de symbolisation. La prise de conscience et l’élaboration par l’analyste de son implication est alors le meilleur des serviteurs pour relancer les processus de transformation.
Il existe cependant une tendance contemporaine à prendre le contre-transfert pour argent comptant, comme s’il renseignerait directement l’analyste sur la réalité interne du patient, sans prendre en compte le détour par la participation inconsciente de l’analyste. L’analyste qui travaille ainsi peut se trouver presque autant dominé par son contre-transfert, que si ce dernier restait totalement inconscient. Sans qu’il s’en rende compte, ses interventions bien intentionnées peuvent servir son propre équilibre et non les besoins du patient. Le contretransfert est alors le pire des maîtres.
Lectures proposées
Brenman Pick, I. (1989) Perlaboration du contre-transfert. Revue Belge de Psychanalyse 14: 63-78
Carpy, D. V. (1989) Tolerating the Countertransference: A Mutative Process. International Journal of Psychoanalysis 70: 287-294
Segal, H. (2004) Us et abus du contre-transfert. In : Psychanalyse clinique, PUF, pp 161-173